Ozempic : Définition, usage et précautions

L’obésité est un problème de santé publique majeur, touchant près de 650 millions d’adultes dans le monde. En France, 17 % de la population adulte est obèse. Perdre du poids reste cependant un défi pour de nombreuses personnes. Certains se tournent alors vers des solutions plus « radicales », comme la chirurgie bariatrique. D’autres, vers des médicaments censés faciliter la perte de poids. C’est le cas de l’Ozempic.

Commercialisé à l’origine pour traiter le diabète, ce médicament suscite aujourd’hui beaucoup d’intérêt auprès des personnes en surpoids, en raison de ses propriétés amincissantes. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Comment fonctionne-t-il ? Et quelles sont les précautions à prendre avec ce traitement qui fait tant parler de lui ? C’est ce que nous allons voir dans cet article.

Qu’est ce que l’Ozempic ?

L’Ozempic est un médicament injectable indiqué dans le traitement du diabète de type 2. Il appartient à la classe des « agonistes du récepteur du GLP-1 », une hormone naturellement sécrétée après les repas qui aide à contrôler la glycémie. Ozempic reproduit l’action du GLP-1 en se fixant sur ses récepteurs, ce qui permet notamment de stimuler la sécrétion d’insuline et de ralentir la vidange de l’estomac.

Présentation de son origine et de son développement initial

Ce médicament a été développé par le laboratoire Novo Nordisk comme alternative hebdomadaire à un autre de ses médicaments, le Victoza, qui doit lui être injecté tous les jours. Suite aux résultats positifs des essais cliniques démontrant son efficacité, l’Ozempic (sémaglutide) a obtenu une autorisation de mise sur le marché en 2018 aux États-Unis et en 2019 dans l’Union Européenne.

Fonctionnement de l’Ozempic et mécanisme d’action

En se fixant sur les récepteurs du GLP-1 et en reproduisant ses effets, l’Ozempic agit à plusieurs niveaux :

• il stimule la sécrétion d’insuline par le pancréas après les repas, permettant de mieux contrôler la glycémie ;
• il diminue la sécrétion de glucagon par le pancréas, une hormone hyperglycémiante ;
• il ralentit la vidange de l’estomac, créant un effet de satiété prolongée.

Pourquoi l’Ozempic est-il détourné pour perdre du poids ?

Bien que l’Ozempic soit indiqué pour le traitement du diabète de type 2, de récentes études ont démontré son efficacité pour favoriser la perte de poids.
Dans les essais cliniques menés auprès de personnes diabétiques, l’Ozempic a en effet entraîné :

• une perte de poids moyenne se situant entre 5 et 10 % du poids initial ;
• 37 % des patients traités perdant plus de 10 % de leur poids corporel.

Concernant ses effets secondaires, ceux-ci s’expliquent par la combinaison de plusieurs mécanismes :

• la sensation de satiété prolongée ralentissant la prise alimentaire ;
• la possible modification des préférences alimentaires, réduisant les envies de grignotage ;
• la diminution de la masse grasse abdominale.

L’Ozempic : Quel Usage ?

L’Ozempic réduit l’appétit et facilite la perte de poids, d’où son utilisation détournée par des personnes en surpoids ou obèses ne souffrant pas de diabète. Cependant, cette utilisation n’est pas sans risque et nécessite un suivi médical rapproché.

Médicalement exclusif aux diabétiques de type 2

L’Ozempic appartient à la classe des médicaments antidiabétiques. Son autorisation de mise sur le marché concerne spécifiquement le traitement des patients atteints de diabète de type 2 en complément d’un régime alimentaire et d’exercice physique.

En France, sa prescription est strictement réservée à cette indication par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM). L’utilisation de l’Ozempic est donc médicalement limitée aux personnes diabétiques, dont la glycémie n’est pas suffisamment contrôlée par d’autres traitements.

Est-il possible de prendre de l’Ozempic hors cadre médical ?

Malgré cette restriction à l’usage médical, il est possible de se procurer de l’Ozempic en dehors de tout suivi thérapeutique. Le détournement de ce médicament à des fins amincissantes conduit certains patients à s’approvisionner par des moyens non officiels.
Sur Internet, certains sites proposent l’Ozempic sans ordonnance à des prix parfois exorbitants. Son acquisition est également possible via des réseaux de revente parallèle.

Cependant, l’utilisation de l’Ozempic pour maigrir requiert une surveillance médicale rapprochée pour détecter d’éventuels effets secondaires graves. Sa prescription en dehors du cadre diabétique fait débat au sein de la communauté médicale.

Impact de l’Ozempic sur la perte de poids

Avant même son autorisation dans le traitement du diabète, les essais cliniques de l’Ozempic avaient démontré sa capacité à entraîner une perte de poids significative chez les patients.

Les études montrant l’effet de l’Ozempic sur la perte de poids

Une méta-analyse portant sur 10 études randomisées incluant 4 739 participants traités par Ozempic a révélé :

• une réduction moyenne du poids de 6,4 kg avec Ozempic 1 mg vs placebo ;
• 49 % des patients traités perdant plus de 5 % de leur poids initial.

Ces résultats ont été confirmés au long terme par des études en vie réelle. Après 4 ans de traitement par Ozempic, il a été observé un maintien de la perte de poids initiale et une persistance de ses effets bénéfiques.

Les facteurs qui contribuent à cette perte de poids chez les personnes en surpoids

Plusieurs mécanismes entrent en jeu pour expliquer l’impact de la durée du traitement Ozempic sur la composition corporelle :

• la réduction de l’appétit et des sensations de faim ;
• la sensation accrue de satiété après les repas ;
• la modification des préférences alimentaires ;
• la diminution des envies compulsives de nourriture ;
• la baisse de la masse grasse, notamment abdominale.

Ces effets sont amplifiés chez les personnes en excès pondéral. Leur sensibilité accrue aux effets de l’Ozempic sur la régulation de l’appétit et du poids explique une perte de poids supérieure à celle observée chez les individus de poids normal.

Précautions avec l’Ozempic

Quel dosage ?

La posologie recommandée d’Ozempic France est de 0,25 mg en sous-cutané une fois par semaine. Cette dose est à administrer pendant 4 semaines avant d’envisager une augmentation progressive jusqu’à 1 mg par semaine selon la réponse glycémique du patient.

Chez les personnes n’ayant pas de diabète avéré, l’utilisation de moindres doses pourrait permettre de réduire certains effets secondaires. Cependant, en l’absence de données cliniques, l’innocuité d’Ozempic chez ces patients non diabétiques ne peut être établie.

Effets secondaires fréquents

Parmi les effets indésirables les plus couramment rapportés après une injection d’Ozempic, on retrouve :
nausées (jusqu’à 39 % des patients) ;

• diarrhées (18 %) ;
• vomissements (15 %) ;
• douleurs ou gêne abdominale ;
• constipation ;
• fatigue.

La plupart de ces symptômes sont généralement transitoires, apparaissant au début du traitement. Ils tendent à s’atténuer dans le temps chez la majorité des utilisateurs. Toutefois ces effets secondaire de l’Ozempic peuvent être dangereux chez les personnes non diabétiques.

Contre-indications

L’utilisation du médicament Ozempic est contre-indiquée dans les cas suivants :

• allergie ou hypersensibilité à la sémaglutide ou à l’un des composants du médicament ;
• antécédents de réactions allergiques graves, anaphylactiques, aux produits de la même classe thérapeutique (agonistes du récepteur GLP-1) ;
• insuffisance rénale terminale nécessitant une dialyse ;
• maladies gastro-intestinales inflammatoires sévères comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique ;
• pancréatite aiguë ou antécédents de pancréatite, en raison du risque majoré.

La prudence est également requise en cas d’insuffisance hépatique sévère, qui peut altérer l’élimination de l’Ozempic et accentuer les effets secondaires.

Le profil de sécurité n’a pas été établi chez les patients de 75 ans et plus. Une surveillance accrue est nécessaire dans cette population.

Interactions avec d’autres médicaments

De par son mécanisme d’action, l’insuline de l’Ozempic est susceptible d’interagir avec d’autres médicaments.
Il existe en particulier un risque d’hypoglycémie majeure en cas d’association avec :

• les sulfamides hypoglycémiants ;
• les gliptines (inhibiteurs de la DPP-4) ;
• les inhibiteurs du SGLT2 ;
• l’insuline.

Une surveillance rapprochée de la glycémie est essentielle lors de la co-prescription de ces traitements antidiabétiques avec Ozempic. Un ajustement des doses peut ainsi s’avérer nécessaire.

Par ailleurs, l’action de l’Ozempic étant prolongée, il est déconseillé de l’associer à des médicaments ralentissant la vidange gastrique. Cela s’applique aux inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, ésoméprazole, etc.) et aux anti-H2 (ranitidine, cimétidine). Le risque serait d’accentuer les effets indésirables gastro-intestinaux.

La prudence est recommandée en cas de prise concomitante de statines ou de fibrates, du fait d’un risque accru de pancréatite sous sémaglutide.

Conseils pratiques

Si l’Ozempic peut s’avérer utile chez certains patients, de nombreuses précautions sont à prendre en compte au cas par cas. Un suivi rapproché par des professionnels demeure indispensable pour une balance-bénéfice/risque favorable.

Ce médicament est-il disponible uniquement avec ordonnance ?

Oui, en France, l’autorisation de mise sur le marché de l’Ozempic stipule explicitement que ce médicament doit être délivré uniquement sur ordonnance médicale. Une prescription préalable par un médecin est donc indispensable pour pouvoir se procurer ce traitement en pharmacie.

La réglementation interdit la délivrance d’Ozempic sans ordonnance, même à doses faibles. Son accès en dehors d’un suivi thérapeutique spécialisé est impossible par les circuits officiels.

Quel est le prix de l’Ozempic ?

Le prix public TTC d’un stylo prérempli d’Ozempic est de 76,58 € pour 0,25 mg.
À cela peuvent s’ajouter les honoraires de dispensation en pharmacie. Le coût global du traitement dépendra de la posologie prescrite et de la durée de prescription.

Est-il remboursable ?

L’Ozempic est remboursé à 65 % par l’Assurance maladie chez les patients diabétiques éligibles, avec néanmoins quelques restriction :

• uniquement si l’HbA1c est ≥ à 8 % ;
• après échec d’au moins 2 antidiabétiques oraux pendant 6 mois ;
• dans le cadre d’une initiation par un endocrinologue, un médecin hospitalier ou du service de diabétologie.

Les 35 % restants sont couverts en partie par les complémentaires santé avec des taux variables. Des dépassements d’honoraires peuvent néanmoins subsister.

L’Ozempic (sémaglutide) est un traitement novateur qui a démontré son efficacité dans la prise en charge du diabète de type 2. Grâce à son action multiniveaux, il permet un meilleur contrôle de la glycémie tout en entraînant une perte de poids significative.

Cependant, cet effet amincissant recherché conduit également à un danger de l’Ozempic chez les personnes obèses non diabétiques. Or, son utilisation en dehors du cadre médical strict est risquée, en raison d’effets secondaires possibles et d’un manque de recul sur le long terme.